Aucune note de couleur ne vient troubler l’espace où viennent s’inscrire les tableaux. Par un accrochage invisible et l’absence de cadre, les tableaux semblent flotter dans l’espace. Pour dynamiser le parcours d’exposition, les graphistes proposent à l’artiste un dispositif inspiré des Tableaux pièges de Daniel Spoerri, où de grandes photographies sont enchâssées.
Lac présente la série photographique réalisée par Colombe Clier pour l’exposition. Chacun des clichés reprend sous la forme de citation un tableau classique. On y retrouve pêle-mêle, le Narcisse du Caravage, La Cène de Léonard de Vinci, La laitière de Vermeer, ou encore des natures mortes. Du tableau originel, la photographe ne conserve que l’essence, la gestuelle forte et reconnaissable des peintures classiques. Par le stylisme et le choix des modèles, elle ré-interprète et modernise ces scènes, leur insufflant des valeurs contemporaines.
« Pour la Milk Factory, j’ai revisité des tableaux emblématiques de l’histoire de l’art en mettant en scène la puissance attractive et irrésistible du lait. Le lait comme matière vivante porteur de valeurs vitales : le lait comme liquide originel, le lait qui coule et qui s’étend, qui contamine par le blanc, qui recouvre. Le décor s’épure, les gestes redeviennent des gestes du quotidien. Et le lait devient objet de désir. »
Colombe Clier
